11 Janvier 2015
Autour de six plans inclinés, sur six planches en escalade, six danseurs trois hommes trois femmes reprennent et mêlent les danses les plus populaires : sévillane, sirtaki, ronde, des plus joyeuses aux plus macabres.
Clin d’œil à l’histoire, Maguy Marin instille plusieurs références à des mythes ou des périodes historiques : les trois Parques font leur apparition pour tricoter et détricoter des vies, les farandoles qui démarrent comme un carnaval des fous deviennent macabres et nous rappellent les fresques du XVème, illusoire conjuration de la Grande Peste Noire avant de se muer en farandole à la Matisse, les moines semblent tout droit sortie d’un monastère et les corps sans vie roulant lentement sur le plan incliné m’évoquent les génocides de l’ère industrielle.
La musique contemporaine électronique rythmée de Chantal Aubry est le fil rouge paradoxalement intemporel de la pièce : elle commence longtemps avant l’apparition de la première farandole, du premier danseur et accompagnera tous les mouvements y compris quand les danseurs en cercle s’appliqueront de manière récurrente à un exercice de percussions rythmique pour changer de tableau ou d’époque.
Les joyeuses farandoles, lumineuses, colorées, présentent différents groupes sociaux à différentes époques : on se suit, on se séduit, on chante, on boit, on rit, on s’aime, on se sépare, on court jusqu’à perdre haleine, jusqu’à se perdre sur le chemin casse-gueule des plans inclinés, sur le chemin casse-gueule de la vie. Puis soudain, dans une pénombre angoissante, l’animalité surgit traduite par la reptation des corps, l’uniformisation des costumes ou la déresponsabilisation de l’individu par l’acte collectif malveillant comme la scène du viol…ou de l’acharnement sur un cadavre. Le rythme est binaire et l’humanité est duelle.
Les danseuses Daphné Koutsafti, Mayalen Otondo et Laura Frigato et les danseurs Ulisses Alvarez, Ennio Sammarco et Kaïs Chouibi alternent avec un même bonheur séductions et fureurs rythmiques jusqu’au mouvement final, où, l’un après l’autre, ils gravissent les planches en équilibre avant de se jeter dans le vide, le dernier nous plongeant dans le noir pour mieux nous assimiler à son mortel saut dans le néant.
Quelle claque !
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