Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
un-culte-d-art.overblog.com

Blog de mes curiosités

[Cinéma – Festival de Cannes - Semaine de la critique – Espace Miramar – Cannes] Les Anarchistes d’Elie Wajeman ne passent pas à l’action

©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com
©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

Remarqué pour son premier long métrage Alyah à la Quinzaine des Réalisateurs en 2012, Elie Wajeman revient en ouverture de la Semaine de la Critique en 2015 avec un nouveau défi : le film historique en costumes et suit la vie interne d’un groupe d’anarchistes infiltré par un brigadier à l’extrême fin du XIXème siècle à Paris.

L’entame du film est exceptionnelle et aborde la condition ouvrière de manière frontale. Avec un réalisme visuel et surtout sonore impressionnant, le film nous fait pénétrer dans une fabrique emblématique de la première révolution industrielle : une tréfilerie et usine à clous.

Comme dans Alyah, Elie Wajeman décrit d’abord l’histoire d’une déchirure, d’un choix. Partagé entre pays natal avec ses défauts et pays d’appel avec ses miroirs aux alouettes, Pio Marmaï dans Alyah était confronté à un choix compliqué. Dans les anarchistes, Jean Albertini (Tahar Rahim) se trouve très rapidement pris au piège entre sa mission d’infiltration et de dénonciation et sa nouvelle vie dans un milieu dont il ne connaissait ni les codes ni les bons côtés.

Porté par une équipe de comédiens dont chacun habite son personnage (Swann Arlaud, Guillaume Gouix, Karim Leklou, Cédric Kahn, Sarah Le Picard), le film devient petit à petit une addition de portraits attachants, certes tous interprétés avec talent, mais qui finit par faire passer le collectif au second plan. En fait, le film illustre le propos du personnage incarné par Guillaume Gouix : il «préfère la parole à l’action ». Le film est ambitieux mais à force d’embrasser trop de sujets, il étreint mal ses choix, ses partis-pris.

Si les tensions qui animent le groupe notamment sur le meurtre politique ou l’ambivalence de la pensée anarchiste faite de volontés libertaires et de réflexes conservateurs (cf. la gifle administrée à Adèle Exarchopoulos) sont esquissées, le conflit qui ronge Jean Albertini et le choix cornélien devant lequel il est placé est plus indicible. Son personnage tient in fine plus du cynisme que du tiraillement. Il cadre d’ailleurs de ce point de vue avec le cynisme général de la police pour qui la fin des anarchistes justifie tous les moyens.

Cela aurait pu être un parti-pris assumé sauf que ce n’est pas ce que le synopsis annonce.

Festival de Cannes - Semaine de la Critique - Elie Wajeman - Les Anarchistes - Guillaume Gouix - Swann Arlaud - Adèle Exarchopoulos ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.comFestival de Cannes - Semaine de la Critique - Elie Wajeman - Les Anarchistes - Guillaume Gouix - Swann Arlaud - Adèle Exarchopoulos ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com
Festival de Cannes - Semaine de la Critique - Elie Wajeman - Les Anarchistes - Guillaume Gouix - Swann Arlaud - Adèle Exarchopoulos ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.comFestival de Cannes - Semaine de la Critique - Elie Wajeman - Les Anarchistes - Guillaume Gouix - Swann Arlaud - Adèle Exarchopoulos ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

Festival de Cannes - Semaine de la Critique - Elie Wajeman - Les Anarchistes - Guillaume Gouix - Swann Arlaud - Adèle Exarchopoulos ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article