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Blog de mes curiosités

[Musique – Opéra de Monte-Carlo – Monaco] « Faust » : encore un diable élégant

Faust de Charles Gounod - Opéra de Monte-Carlo ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

Faust de Charles Gounod - Opéra de Monte-Carlo ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

A l’approche de Pâques, les anges radieux sont de sortie pour accompagner la rédemption des pauvres pécheurs. Est-ce pour cette raison que l’Opéra de Monte-Carlo propose Faust de Charles Gounod mis en scène par Nicolas Joël en 2009 à Toulouse ? Nicolas Joël a ses détracteurs et ses aficionados. Comme d’habitude il souhaite remettre l’œuvre dans le contexte de sa création c'est-à-dire à une époque où la science progresse au détriment de la religion, à l’époque de la première révolution industrielle et des architectures métalliques représentée ici par la serre symbolique qui évoque le jardin. Bref la rédemption de Marguerite à la fin doit se lire avec la ferveur religieuse démonstrative du XIXème en ligne de mire.

Forcément, subsistent toujours les détails qui tuent chez Nicolas Joël et qui plombent la mise en scène plus qu’ils ne le servent. Il voulait un Siébel boiteux… alors boitons ! Le veau d’or est cornu, forcément cornu et les effets de scène explosifs à coup de poudre de perlimpinpin sont carrément surannés. La métamorphose de Faust enfin derrière la cape du diable pourrait fonctionner si elle n’était pas trahie par les effets miroir qui la transforment en gag. A ces réserves près cependant, sa mise en scène tient. Elle est sage, trop sage, manque de réel parti pris mais elle fonctionne.

Les musiciens dans la fosse manifestent leur contentement à chaque entrée du chef. La direction musicale de Laurent Campellone pétille  et emporte à l’évidence le public. Jointe au travail toujours aussi précis des chœurs mené par Stefano Visconti, elle tire l’œuvre et la mise en scène vers le haut en en gommant les imperfections. Sur le plateau, la Dame Marthe de Christine Solhosse s’impose par son aisance scénique et vocale, elle réussit même à faire quelque chose d’intelligent avec le parapluie dont l’a encombrée la mise en scène. Le Valentin de Lionel Lhote gagne en assurance et donc en crédibilité à mesure de sa prestation et le Siebel d’Héloïse Mas traverse ces périples avec une constance qui assoit l’ensemble de l’action.

Joseph Calleja était-il l’artiste idoine pour le rôle de Faust ? Le Diable malgré tout son talent n’a pu le rendre plus jeune qu’il n’est et sa maîtrise du français est encore largement perfectible. Cependant son intelligence scénique finit par gommer là aussi ces légers défauts. La Marguerite de Marina Rebeka ne cumule aucune de ces réserves : la maîtrise du français, son phrasé, son aisance sur scène et sa perception du personnage en font une Marguerite réellement convaincante.  

 

Paul Gay enfin campe, après Nicolas Courjal dans les Contes d’Hoffmann un diable élégant. Affublé d’un costume à la Mandrake le magicien ou à la Dracula de Mel Brooks, Paul Gay fait de ce diable un chat qui s’amuse avec ses souris les hommes. Il apparait au balcon, disparait en fond de scène mais surtout met toute son élégance vocale au service d’un phrasé irréprochable. Certains lui reprochent son Veau d’or qui tombe dans un silence poli, sans doute le public aurait-il voulu un Diable plus sonore, plus tonitruant, au rire plus sardonique mais le Diable de Paul Gay est dans la droite lignée du personnage tel que le conçoit son interprète… tout en élégance.

 

Faust de Charles Gounod - Opéra de Monte-Carlo ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.comFaust de Charles Gounod - Opéra de Monte-Carlo ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.comFaust de Charles Gounod - Opéra de Monte-Carlo ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

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