[Patrimoine - Fortification Vauban – Franche Comté] Sébastien Le Prestre de-ci de là Vauban

L’éponyme minisérie documentaire Agnès de ci de là Varda pourrait facilement s’appliquer à Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban tant sa route barre les nôtres de ses fortifications.  Les fortifications de Vauban représentent un bien en série inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en juillet 2008. Ce classement a sans doute été aidé par le réseau des sites majeurs de Vauban, association de villes, créée le 30 mars 2005 à l’initiative de la ville de Besançon pour représenter les douze sites les plus représentatifs du système de fortifications érigé par l’architecte militaire.

En Franche Comté, Besançon et Belfort sont évidemment les deux sites majeurs auxquels chacun pense immédiatement lorsqu’il s’agit de fortifications en général ou de Vauban en particulier. Si le Comté de Bourgogne faisait partie de la gigantesque Principauté avec le Duché de Bourgogne imaginée par Charles le Téméraire à la fin du Moyen-âge, leur sort ne fut pas la même à la mort du Téméraire en 1477 à la bataille de Nancy. la France ne put mettre d’abord la main que sur le duché de Bourgogne (la Bourgogne actuelle) avant de récupérer par le traité de Nimègue en 1678 la Franche Comté (ex-Comté de Bourgogne), possession espagnole.

Obtenir par traité est une chose, solidifier les nouvelles frontières en était une autre ce que fit Vauban avec notamment la fortification de deux villes. Moins connu et plus au sud se dresse le château de Joux. Situé sur un éperon dominant une cluse, il contrôle la grande voie commerciale à travers le massif jurassien qui a fait passer depuis l’antiquité produits, armées et idées. Après le rattachement de la Franche-Comté au royaume de France, la place frontière de Joux devient capitale dans la constitution de ce que  Vauban appelait son  "Pré Carré" (Sérieusement, Monseigneur, le roi devrait un peu songer à faire son pré carré écrit-il à Louvois en janvier 1673).

Visiter les fortifications des deux villes par temps estival caniculaire relève évidemment du tour de force car ajouté à l’ascension qui est déjà une épreuve en soi, il faut ensuite choisir son horaire et son itinéraire pour déambuler sur les remparts… et saluer le lion de Bartholdi. Quant au château de Joux, il n’est accessible qu’en visite guidée et en groupe ce qui ne laisse guère de place hélas à l’imaginaire.