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Blog de mes curiosités

[Patrimoine – Commémoration – Première Guerre Mondiale] Centenaire de l’armistice : et les femmes dans tout ça ?

[Patrimoine  – Commémoration – Première Guerre Mondiale] Centenaire de l’armistice : et les femmes dans tout ça ?

Centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918, commémorations multiples en images, en musique, en discours. Hommage  essentiel d’un pays à ses valeureux soldats. Chacun sur la toile a ressorti qui un grand-père, qui un grand-oncle, morts parmi les 1 400 000 victimes de la Grande Faucheuse.  Mais nulle part sur la toile d’hommage à leur mère, à leur fille ou à leur épouse. Et pourtant elles furent souvent des victimes indirectes et postérieures de la Grande Guerre comme le démontrera cette courte chronique familiale.

Elle s’appelait Anne pour l’état civil français mais elle était née Anna. Ses parents s’étaient mariés en 1867 à Ars-sur-Moselle en terre française mais ils s’appelaient Jakob Kraemer et Anna Maria Pistsch immigrés de Rhénanie dans l’industrielle Moselle de cette fin de siècle. Si un officier d’état civil français avait marié les parents, la fille était née allemande en 1879 dans une Moselle annexée par le IIème Reich. Pour couronner le tout, elle avait rejoint la France avec son père où elle avait fini par épouser Arthur, un Français né à Gravelotte en Moselle annexée lequel avait lui aussi fui l’annexion. Son mari, qui avait deux identités militaires car considéré comme déserteur pour la patrie allemande, mourut le 20 octobre 1918 de la grippe espagnole dans un hôpital à Wassy dans la Haute-Marne : pas de chance. Elle était seule avec ses quatre enfants, tous pupilles de la nation. Mais qu’a-t’elle dû entendre en ces temps de nationalisme exacerbé elle, la fille d’Allemands, née en terre annexée ? 

Elle s’appelait Marie Bonnet (voir photo), lui s’appelait Henri Senac. Elle était lorraine, lui venait de Pau. Comment se sont-ils rencontrés ? Mystère ! Toujours est-il qu’ils se marièrent en novembre 1917 mais n’eurent le temps de n’avoir qu’un enfant… né posthume car le beau béarnais (voir photo) mourut le 29 octobre 1918, toujours pas de chance. Le mari de sa sœur avait survécu à la Grande Guerre, ils s’étaient mariés, n’avaient eu le temps que d’un enfant car la faucheuse se rappela à lui… en 1921 à Pau, ville de naissance de feu son beau-frère, suprême ironie de l’histoire. Deux veuves de guerre dans une même famille avec chacune un enfant en bas âge, la charge économique était trop lourde et la cadette dut se résoudre à se remarier. En avait-elle l’envie ? Qu’était-ce que l’envie d’une femme à cette époque surtout face à la demande en mariage d’un héros de Verdun ? 

Elle épousa donc Charles, non dépourvu d’humour  d’ailleurs, en 1921 ; la fille d’Anna épousa Théodore la même année. Théodore et Charles ? Théodore Charles ? Ça ne vous rappelle rien ? C’est bien celui qui vient de rendre hommage à sa grand-mère et à son arrière grand-mère, toutes deux victimes collatérales de la Première Guerre Mondiale.

Fiches et matricule d'Arthur Willemin dit Vallet et décorations et photos d'Henry Senac ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.comFiches et matricule d'Arthur Willemin dit Vallet et décorations et photos d'Henry Senac ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com
Fiches et matricule d'Arthur Willemin dit Vallet et décorations et photos d'Henry Senac ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.comFiches et matricule d'Arthur Willemin dit Vallet et décorations et photos d'Henry Senac ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

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