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Blog de mes curiosités

[Théâtre – C.N.C.D.C. Châteauvallon – Ollioules] Lucrèce Borgia se jette à l’eau

© Théodore Charles un-culte-d-art.overblog.com
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Annoncé à grand renfort de presse, créé dans le cadre du château de Grignan, Lucrèce Borgia était la création des premières : première création de David Bobée en tant que directeur du Centre dramatique national de Caen et première apparition sur les planches de Béatrice Dalle.

Créée en extérieur, la pièce de Victor Hugo devait dès le départ être pensée pour pouvoir s’adapter en extérieur et en intérieur dans la mesure où la tournée la menait dans les quatre coins de France notamment à l’Hippodrome, scène nationale de Douai où le metteur en scène est artiste associé et au Centre dramatique national de Caen duquel il est directeur.

Le parti-pris de David Bobée devait justifier le choix de la comédienne : Béatrice Dalle comme Lucrèce souvent vues par l’opinion publique comme des monstres ou des ogresses ne sont en fait pour le metteur en scène que des femmes fragiles poussées à des comportements violents et destructeurs, par la force d’éléments extérieurs.

Le deuxième parti-pris de David Bobée est d’avoir poussé la singularité du lieu d’action de la pièce jusque sur la scène. Lucrèce Borgia se déroule à Venise, Lucrèce est le récit d’un naufrage, les comédiens passeront donc le plus clair de leur temps dans un milieu aquatique passant allègrement des pontons à l’eau des canaux. De là à voir dans l’eau le liquide amniotique qui a un jour réuni Lucrèce à Gennaro, il n’y a qu’un pas.

Outre la symbolique du lieu, la présence de l’eau permet e décupler la représentation de la violence car c’est cela aussi qui intrigue dans la proposition de David Bobée : la grande force qui se dégage des personnages tous endiablés à souhait et tenant de bout en bout ce rythme effréné ne trouvant le repos que deux heures et demi plus tard dans la mort concoctée par Lucrèce.

Évidemment, pour tenir le rythme, il fallait des comédiens fougueux qui puissent faire contrepoint avec les deux calculateurs à sang froid : Béatrice Dalle en Lucrèce et Jérôme Bidaux en Gubetta. A pièce énergie-phage, artistes sur-vitaminés, c’est dans les milieux de la danse et du cirque que les acteurs se sont surtout illustrés à commencer par Pierre Cartonnet en Gennaro que le public du théâtre de Grasse a pu découvrir dans Bataille de Pierre Rigal (Voir article sur ce blog Bataille de Pierre Rigal : un spectacle-duel à Grasse du 23 mars 2015) ou encore Pierre Bolo, connu dans le monde du Hip-Hop.

L’avantage de ce plateau est bien évidemment le rythme infernal qu’il imprime rendant parfaitement la fougue de la jeunesse et l’impétuosité de l’époque. La jeunesse fougueuse du plateau parle d’abord avec son corps. L’autre avantage de ce plateau culturellement divers est qu’il rend bien compte également du cosmopolitisme de l’Italie de l’époque, mosaïque humaine convoitée par les Français et les Espagnols. Le défaut du même plateau est sans doute la diction ou la portée des voix chez certains comédiens qui ne rend pas toujours le texte parfaitement audible.

Mais n’oublions pas qu’au théâtre, on parle d’abord avec ses pieds !

Lucrèce Borgia de Victor Hugo - Mise en scène : David Bobée © Théodore Charles un-culte-d-art.overblog.comLucrèce Borgia de Victor Hugo - Mise en scène : David Bobée © Théodore Charles un-culte-d-art.overblog.com
Lucrèce Borgia de Victor Hugo - Mise en scène : David Bobée © Théodore Charles un-culte-d-art.overblog.comLucrèce Borgia de Victor Hugo - Mise en scène : David Bobée © Théodore Charles un-culte-d-art.overblog.com

Lucrèce Borgia de Victor Hugo - Mise en scène : David Bobée © Théodore Charles un-culte-d-art.overblog.com

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