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Blog de mes curiosités

[Musique – Opéra de Monte-Carlo – Monaco] « Contes d’Hoffmann » : toujours la même œuvre. .. en différent

Opéra de Monte-Carlo - "Les Contes d'Hoffmann" de Jacques Offenbach ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

Opéra de Monte-Carlo - "Les Contes d'Hoffmann" de Jacques Offenbach ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

Au risque de radoter, monter les Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach est d’abord un choix de partition et d’édition ce qui fait que les habitués des Contes d’Hoffmann savent qu’ils ne risquent pas d’entendre tout à fait la même chose que la fois précédente. Si Jacques Offenbach procède à des ajustements de son œuvre pendant les répétitions de 1880, il meurt au début du mois d'octobre et en 1887, l’opéra comique brûle avec le matériel d'orchestre de la création qui est irrémédiablement perdu. Depuis, la partition se recompose soit par des fragments retrouvées au fil des ans depuis 1970 et se défait ou absorbe des ajouts apocryphes comme le sextuor avec chœur de l'acte de Venise, dû à Raoul Gunsbourg directeur de l'Opéra de Monte-Carlo lors de la création des Contes d’Hoffmann en 1904.

La distribution devient très rapidement l’autre souci du metteur en scène. Si les quatre valets (Andrès, Cochenille, Frantz, et Pittichinaccio) et les quatre diables (le conseiller Lindorf, Coppélius, le docteur Miracle et le capitaine Dapertutto) sont généralement respectivement tenus par un unique ténor et un unique baryton basse, la question se pose pour les quatre femmes d’Hoffmann (La poupée mécanique Olympia, la jeune fille Antonia, la courtisane Giulietta et la cantatrice Stella) : une ou plusieurs interprètes ? Choisir une interprète la condamne à la difficulté à un moment donné mais en choisir plusieurs change le parti pris de mise en scène. Jean-Louis Grinda a opté pour une seule cantatrice : Olga Peretyatko.

Pour sa création, Jean-Louis Grinda semble avoir hésité entre valeurs sures et innovations. Valeurs sure dans la fosse avec la Québécois  Jacques Lacombe, habitué des lieux puisqu’il avait dirigé par la passé  Jenufa de Leoš Janáček, La Chauve-souris de Johan Strauss, Turandot de Giacomo Puccini ou encore Lady Macbeth de Mtsensk de Dmitri Chostakovitch. Valeur sûre également sur scène avec  Rodolphe Briand, habitué des Contes d’Hoffmann soit dans le rôle de Spalanzani soit dans ceux des quatre valets ou avec Sophie Marilley habituée de Niklausse. Valeurs sûres enfin avec la présence de Nicolas Courjal, Olga Peretyatko ou Juan Diego Florez que l’on ne présente plus.

Cependant, deux questions majeure taraudaient le public, comment allait se sortir Juan Diego Flórez d’un répertoire qui n’est pas le sien et la diction  d’Olga Peretyatko allait-elle être à la hauteur dans sa prise de rôle ? Tout le monde a pu rentrer chez soi le soir rasséréné : ces Contes d’Hoffmann sont globalement une réussite. Juan Diego Florez aidé sans doute par le petit écrin qu’est la salle Garnier passe l’orchestre sans problème, il est un Hoffmann séduisant. Si Hoffmann est séduisant, Nicolas Courjal est un diable séducteur, prêt à perdre la moindre âme qui passe. Il ne représente pas un Diable effrayant mais, pire, un Diable qui  se complait à mieux séduire pour mieux damner. Son excellente diction le rend encore plus élégant. Du point de vue de la diction, Olga Peretyatko représente  également une excellente surprise, enfin une diction intelligible au service du texte ce qui se fait hélas de plus en plus rare. Sophie Marilley et Rodolphe Briand complètent fort agréablement le tableau même si le public aurait préféré que Rodolphe Briand continue à marquer ses personnages comme il le fait dans sa première apparition. Il semble avoir ensuite été laissé en roue libre, dommage.

Les personnages secondaires sont en revanche fort inégaux si  Christine Solhosse sortant de son tombeau exécute une brève mais remarquée apparition en mère d’Antonia,  Paata Burchuladze ruine le personnage de Crespel par une absence totale de jeu et une voix qui a perdu toute capacité. Est-ce ce Diable de Nicolas Courjal qui lui aurait tout volé ? Mais comme ce n’est pas hélas un effet de mise en scène, il faut décidément savoir arrêter une carrière… et laisser son meilleur souvenir.   

La mise en scène de Jean-Louis Grinda  est simple, sobre, lisible.  Les costumes de David Belougu, la scénographie  et les lumières de Laurent Castaingt fonctionnement,  le décor est recomposé scène après scène par quelques objets descendus de cintres. Peut-être lui manquerait-il quelque chose de plus fantastique, de plus risqué, mais elle fonctionne fort bien ainsi et n’est-ce pas là l’essentiel ?  

Opéra de Monte-Carlo - "Les Contes d'Hoffmann" de Jacques Offenbach ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.comOpéra de Monte-Carlo - "Les Contes d'Hoffmann" de Jacques Offenbach ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.comOpéra de Monte-Carlo - "Les Contes d'Hoffmann" de Jacques Offenbach ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

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