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Blog de mes curiosités

[Danse - Ballets de Monte-Carlo - Monaco] Choré : Danser pour dépasser la crise, danser pour dépasser l’horreur

[Danse - Ballets de Monte-Carlo - Monaco] Choré : Danser pour dépasser la crise, danser pour dépasser l’horreur

Pourquoi danser quand le monde est en crise ? Pourquoi danser quand le monde est en guerre ? Peut-on encore danser quand le monde est en paix ? Jean-Christophe Maillot retrouve son comparse Jean Rouaud pour une représentation en cinq tableaux brossant un tableau pointilliste de la création musicale, chorégraphique, cinématographique aux Etats-Unis des années 30 aux années cinquante.

Le ballet s’ouvre sur un texte poétique de Jean Rouaud sur la danse, sur la vie : « Comme s’il ne suffisait pas de poser un pied devant l’autre, qu’il faille d’un léger pas de côté dévier de sa ligne ». Les deux premiers opus « Splendeur et misères » et « Silence, on tourne » traitent de la crise de 1929 et de l’apparition des comédies musicales à l’écran aux États-Unis. On chante, on danse alors que le cœur n’y est pas. Les deux opus suivants (« La Guerre est déclarée » et « Paysages de cendres ») reviennent sur la guerre et son cortège d'atrocités. Que peut-on dire artistiquement, chorégraphiquement après l’horreur ? Que peut-on dire artistiquement, chorégraphiquement après la Shoah ? Que peut-on dire artistiquement, chorégraphiquement après Hiroshima ? Le cinquième opus y répond : « Après la danse, il y a encore de la danse », forcément différente mais puisant ses racines dans celle d’avant.

L’ensemble est enlevé, les tableaux s’enchaînent parfaitement sans hiatus. Le ballet met en scène comme son propos anciens et nouveaux danseurs, solos et mouvements d’ensemble, s’élargit à la fin à la « United Colors of Benetton», pour symboliser l’aspect multipolaire de la création chorégraphique de l’après deuxième guerre mondiale. S’il y a beaucoup de moments chorégraphiques d’une grande intensité (le solo de Mimoza Koike sur Hiroshima, les mouvements aériens), l’ensemble est encore trop illustratif, trop narratif, trop didactique mais, sans temps mort, le spectacle touche son public et s’exportera sans peine hors Principauté.

Choré - Chorégraphie : Jean-Christophe Maillot - Scénographie et lumières : Dominique Drillot - Costumes : Philippe Guillotel - Argument : Jean Rouaud - Musiques : John Cage, Yan Maresz, Bertrand Maillot, Danny Elfman, Daniel Ciampolini – 1 h 20

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