Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
un-culte-d-art.overblog.com

Blog de mes curiosités

[Musique – Opéra – Grand Théâtre - Genève] Der Ring des Nibelungen / L'Anneau du Nibelung de Richard Wagner – Die Walküre / La Walkyrie : étincelant

Genève - Grand Théâtre - Der Ring des Nibelungen / L'Anneau du Nibelung de Richard Wagner – Die Walküre / La Walkyrie ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

Genève - Grand Théâtre - Der Ring des Nibelungen / L'Anneau du Nibelung de Richard Wagner – Die Walküre / La Walkyrie ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

Die Walküre ou La Walkyrie symbolise évidemment l’opus que chacun croît connaître ne serait-ce qu’à travers la chevauchée des Walkyries et le célèbre cri de ralliement Hoïotoho, désormais indissociable de l’attaque des hélicoptères dans le film Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. C’est sans doute également cette chevauchée qui a fait dire à Woody Allen en 1993 dans son film Meurtre mystérieux à Manhattan Quand j’écoute trop Wagner, j’ai envie d’envahir la Pologne. En fait, même si l’opus fait intervenir bien d’autres événements, la chevauchée des Walkyries à l'acte III de l'opéra, est devenue une métonymie de l’ensemble de la première journée du Ring.

Le thème reviendra régulièrement comme d’autres thèmes du Ring dans cette journée comme dans les suivantes. L’itération est l’une des caractéristiques de l’œuvre de Richard Wagner. C’est d’ailleurs le propre les épopées mythologiques comme l’Iliade et l’Odyssée qui, transmises d’abord oralement, nécessitaient ces répétitions pour une meilleure mémorisation. Il est d’ailleurs possible, même si ce n’est pas souhaitable,  de voir chacune des journées du Ring  séparément les unes des autres sans être perdu tant les événements, les thèmes, les personnages et les situations sont régulièrement rappelés.

Pour cette première journée, l’équipe artistique semble désormais avoir assumé ces choix. Point d’hésitation comme dans Das Rheingold, tout est ici musicalement et scéniquement assumé et la confrontation du réel et du symbolique offre une lecture agréable de l’œuvre.  Outre le passage récurrent des Nornes poussant une pelote qui s’amenuise, la scénographie de Jürgen Rose opte pour des panneaux mobiles, certaines fois des miroirs, qui, outre qu’ils permettent de faire apparaître et disparaître les personnages comme par enchantement, remodèlent ou agrandissent l’espace. La scène devient ainsi tour à tour maison de Hunding, rocher de Brünnhilde, champ de bataille ou Walhalla. Le rocher de Brünnhilde, sorte de pierre tombale, est marmoréen à souhait, il deviendra le rocher du meurtre de Siegfried dans Götterdämmeriiung / Le Crépuscule des Dieux. Il est amovible et permet par dislocation de ses éléments de figurer d’autres espaces. Enfin c’est sur un immense lit que les walkyries hissent les valeureux guerriers morts au combat.

Les écueils de la scénographie et de la mise en scène, en particulier le feu entourant le rocher de Brünnhilde et les chevaux des Walkyries, sont facilement surmontés. Le feu est symbolisé par un rideau circulaire en fond de scène sur lequel des flammes stylisées dansent. Les chevaux sont de deux ordres : soit un cheval animé par deux hommes qui courent sur scène à l’amble, soit une marionnette du cheval articulé porté par deux comédiens-manipulateurs pour Grane, le cheval de Brünnhilde.

La deuxième journée s’ouvre sur le duo fracassant entre Wotan et son épouse Fricka. Si Tómas Tómasson confirme son engagement scénique et vocal déjà souligné dans Wotan, Ruxandra Donose, par l’énergie et la puissance qu’elle dégage dans le rôle de Fricka, conteste symboliquement ses décisions. A l’évidence n’est plus la même femme et Ruxandra Donose prouve qu’elle a parfaitement compris son personnage très ambivalent. L’autre… divine  confrontation est celle opposant le père (Wotan) à sa Walkyrie de fille (Brünnhilde). A Tómas Tómasson, grand Wotan s’il en est, répond l’irremplaçable Petra Lang. Elle n’est plus Petra Lang d’ailleurs, elle est Brünnhilde dans tous ses déplacements, dans tous ses airs, dans tout son être. Nul doute que ce duo deviendra référence.

Alexey Tikhomirov, Fasolt la veille, devient Hunding pour la circonstance et il convainc de la même manière.  C’est sur le dernier duo que le public s’est déchiré : celui des enfants jumeaux de Wotan et Erda : Siegmund et Sieglinde.  Michaela Kaune entre progressivement dans son rôle mais Will Hartmann a profondément divisé la salle, certains lui reprochant son manque de puissance, les autres trouvant qu’il incarnait ainsi sa dualité intrinsèque puissance et faiblesse.  

Mais pas de conflit wotanique à l’horizon, chacun s’accordant à reconnaître le côté étincelant de cette production et attendant avec une impatience non dissimulée la seconde journée.

Genève - Grand Théâtre - Der Ring des Nibelungen / L'Anneau du Nibelung de Richard Wagner – Die Walküre / La Walkyrie ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com
Genève - Grand Théâtre - Der Ring des Nibelungen / L'Anneau du Nibelung de Richard Wagner – Die Walküre / La Walkyrie ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com
Genève - Grand Théâtre - Der Ring des Nibelungen / L'Anneau du Nibelung de Richard Wagner – Die Walküre / La Walkyrie ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

Genève - Grand Théâtre - Der Ring des Nibelungen / L'Anneau du Nibelung de Richard Wagner – Die Walküre / La Walkyrie ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article