[Musique – Théâtre Michel Daner - Beausoleil] Marcel Azzola et Lina Bossati : quelle leçon !

Organisée par l’Association pour la Promotion et le Développement de l’Accordéon et du Bandonéon présidée par Christiane Bonnay, la journée de l’accordéon au Théâtre Michel Daner de Beausoleil s’ouvrait par un Concours régional d’accordéon et se terminait, outre la traditionnelle remise des prix, par un concert de Marcel Azzola (Accordéoniste) et Lina Bossati (Pianiste).

Ce n’est évidemment pas la première fois que Christiane Bonnay et son association invitent Marcel Azzola et Lina Bossati et beaucoup ont encore en mémoire le fabuleux concert du 7 novembre 2014 au Théâtre des Variétés de Monaco où le décoiffant duo avait déjà conquis son public. L’hommage mille fois appuyé de Marcel Azzola à Christiane Bonnay, outre qu’il est amplement mérité, témoignait bien des liens indéfectibles qui les unissent dans la promotion de l’accordéon.

S’il est inutile de présenter Marcel Azzola, le désormais célèbre « Chauffe Marcel ! » de la chanson de Jacques Brel Vesoul,  il est bien plus complexe de le définir : accompagnateur des grands noms de la chanson française comme Boris Vian, Édith Piaf, Tino Rossi, Yves Montand, Barbara, Juliette Gréco, Jean Sablon, Francis Lemarque, Gilbert Bécaud ou Jacques Brel, co-créateur des musiques de film de jacques Tati ou Bertrand Tavernier, animateur des grandes manifestations cyclistes ou militant avec Christiane et Max Bonnay afin que l’accordéon rentre au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.

Pendant une heure Marcel Azzola et Lina Bossati ont parcouru plusieurs continents, plusieurs époques, plusieurs styles sans en oublier aucun démontrant ainsi toute la malléabilité de l’accordéon qui s’adapte parfaitement à la musique dite savante (Mouvement perpétuel de Nicolo Paganini ou la Valse de l’adieu de Chopin), au jazz (Sweet Georgio Brown du trio Ben Bernie ou Take Bach de Philippe Duchemin) , à la chanson française d’hier et d’aujourd’hui (petit florilège des chansons de Jacques Brel), et aux créateurs du XX^ème siècle comme Gus Viseur (Swing Valse), l’accordéoniste-bandonéiste Tony Murena (Indifférence) et bien évidemment Astor Piazzolla (le Songe d’une nuit d’été commandé par Jorge Lavelli pour son spectacle à la Comédie française en 1986).

Avec une apparente et déconcertante facilité, avec facétie et humour, Marcel Azzola déroule son talent. A ses côtés Lina Bossati, accompagne et chacun sent dès qu’elle commence à improviser quelques notes de jazz qu’il n’en faudrait pas beaucoup pour qu’elle joue sa propre partition, qu’elle parte dans son univers mais sagement, elle revient à sa mission première avec précision, fougue et énergie.

Fort respectueux du public et des participants au concours régional d’accordéon, Marcel Azzola et Lina Bossati ont bien essayé d’abréger le concert… c’était sans compter sur le public qui savourait chaque instant, chaque note de ce duo infernal et qui aurait souhaité que cela dure encore et encore. Assister à un concert de Marcel Azzola et de Lina Bossati c’est non seulement entendre deux légendes musicales mais c’est aussi voyager, prendre une leçon de vie et un bain de jouvence !