[Musique - Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo – Auditorium Rainier III – Monaco] Mare nostrum : un océan

Eût-il voulu le faire exprès qu’il ne s’y fût pris autrement. Par son entrée à contretemps des autres musiciens de l’orchestre philharmonique, Thierry Vera s’est fait applaudir  comme un soliste… mais pas au point de voler la vedette aux deux musiciens honorés ce soir : Leonard Bernstein dont l’orchestre célèbre le centenaire de sa naissance et Claude Debussy dont l’orchestre honore le centenaire de son décès.

Comme Leonard Bernstein aimait la musique française, il semblait naturel de le réunir dans ce concert hommage avec Gabriel Fauré et Claude Debussy. Mare Nostrum se déplaçait ainsi vers le Nord Est et devenait ainsi la mer commune à la France et aux États-Unis. Stéphane Denève, élève de Bruno Membrey se chargeait de la direction musicale de l’événement auquel a également été conviée la violoniste Nicola Benedetti, jeune artiste écossaise, d’origine italienne.

Après l’ouverture de Candide de Leonard Bernstein qui galvanise immédiatement musiciens et public, le public a compris rapidement pourquoi Nicola Benedetti est la violoniste dont le nom bruisse actuellement dans le milieu musical. Son interprétation de la Sérénade d’après le Banquet de Platon, pour violon, cordes, harpe et percussions de Leonard Bernstein a démontré toute sa virtuosité. Et pour honorer Leonard Bernstein, elle a interprété en bis un blues qui restera dans les mémoires.

Si Nicola Benedetti a marqué cette première partie, Stéphane Denève,  autre artiste dont le nom circule de plus en plus, a démontré tout son talent pour la direction d’orchestre dédiée à la musique française.   Sa direction pour le Pelléas et Mélisande, suite, opus 80 de Gabriel Fauré ou encore pour la Mer de Claude Debussy ont démontré que la relève était assurée.

Plus que centenaire ou pas encore tout à fait centenaire, ces œuvres font désormais partie du patrimoine musical de l’humanité et leur interprétation contemporaine les ancrent dans notre quotidien.