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Blog de mes curiosités

[Musique – Printemps des Arts – Monaco] Josquin Otal : Qui trop embrasse mal étreint ?

Monaco - Printemps des Arts - Josquin Otal ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

Monaco - Printemps des Arts - Josquin Otal ©Théodore Charles/un-culte-d-art.overblog.com

Parmi les jeunes talents proposés par le Printemps des Arts, Josquin Otal déjà choisi pour être « révélation classique » de l’Adami en 2015, semblait incontournable. En effet, les avis élogieux sur ses interprétations du répertoire de Maurice Ravel circulent déjà dans les milieux professionnels et le programme ambitieux qu’il propose au Printemps des Arts a piqué la curiosité des mélomanes. Après la Suite française n°5 en sol majeur, BWV 816 de Johann Sebastian Bach, Josquin Otal propose au public Gaspard de la nuit (3 - Scarbo) de Maurice Ravel et la Sonate pour piano en si mineur, S. 178 de Franz Liszt… rien que cela !

Est-ce la présence de la partition dont il tourne les pages seul comme pour se rassurer qui a créé cette impression mais l’interprétation que Josquin Otal donne de la Suite française n°5 de Johann Sebastian Bach laisse le mélomane sur sa faim. C’est beau, c’est bien, c’est propre mais un rien déshumanisé, sans réelle émotion. L’impression de départ change brutalement dès l’amorce de Gaspard de la Nuit  et là, le doute n’est plus permis. Nul ne peut contester à Josquin Otal son immense talent dans Maurice Ravel ni sa stature de « révélation classique ». Il est inspiré, habité, imprégné de la musique de Maurice Ravel et le public le ressent.

Après une telle prouesse et sans autre forme de procès, Josquin Otal se lance dans la terrifiante Sonate de Franz Liszt. S’il s’est très fugacement perdu à un moment donné de la Sonate, il faut saluer la capacité de Josquin Otal à se replacer immédiatement comme si de rien n’était. C’est à cette maîtrise que se reconnaissent les meilleurs interprètes, ces rocs que rien ne perturbe en apparence. L’interprétation est extrêmement plaisante à écouter, intelligente, maîtrisée et libère énormément d’émotions elle aussi.

La fougue de la jeunesse a son revers : elle ne sait pas s’arrêter et à ce piège, Josquin Otal pourrait se perdre s’il n’y prenait garde. Emporté par son élan, ce n’est pas un bis qu’il propose mais deux et deux bis longs en alliant Scherzo de Frédéric Chopin avec une pièce d’Enrique Granados. Sa proposition est intéressante, son interprétation du Scherzo est inspirée mais il faut savoir terminer un concert et éviter de brouiller l’auditoire. Il est dommage que le concert se soit terminé comme il avait commencé, de manière moins flamboyante qu’en son cœur.  

A cette réserve près, surveillez les programmes ! Josquin Otal arrive.

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