16 Juillet 2018
Comme si le temps n’avait aucune prise sur eux, ils sont tous là, comme l’an dernier pour accueillir le public : Silvia Origlia, la présidente d’Ars Viva, Camille et Michel Mugot, David Victor Carlier et Annick Fiaschi-Dubois… entre autres. Et il faut du savoir faire pour transformer la Schubertiade annoncée en un concert dédié au Trio n°1 en Si bémol majeur opus 8 de Johannes Brahms et au Trio n°2 en Mi bémol majeur opus 100 de Franz Schubert à la suite d’un changement de programme tardivement annoncé par les artistes. Heureusement, Silvia Origlia, la Présidente assume et assure.
Annick Fiaschi Dubois serait-elle montée en grade ? C’est ex-cathedra et sans micro qu’elle commence son intervention et c’est hélas au micro et à plat qu’elle la poursuivra, le fond de l’Eglise Saint-Michel ayant soulevé une objection acoustique à l’opération. Comme d’habitude, ses interventions recontextualisent l’œuvre et apportent un éclairage très intéressant sur les œuvres des compositeurs joués.
Pour la pianiste Shani Diluka, ce concert sonne comme un retour aux sources sur ses terres natales. Née à Monaco, elle connaît les lieux, une partie de l’assistance et c’est avec une jupe aux couleurs monégasques qu’elle prendra la parole à la fois pour remercier ceux qui l’ont invitée et pour exprimer toute son émotion de revenir jouer là où elle a passé son enfance et son adolescence. Elle est accompagnée ce soir par Gabriel Le Magadure au violon et Camille Thomas au Violoncelle (premier enregistrement pour la firme Deutsche Grammophon en 2017) avant de s’envoler pour le festival de Gauting en Allemagne pour le même programme le lendemain.
La limite du concert tient dans sa première pièce. Malgré toute la délicatesse de jeu de Shani Diluka, l’église Saint-Michel de La Turbie semble définitivement rétive aux œuvres romantiques pour piano. Le son tourne, emplit le lieu et sature vite. Pourtant la qualité est là, le trio fonctionne à merveille mais Saint-Michel (Pas Michel Mugot le directeur artistique, Saint-Michel le patron du lieu) renâcle. En revanche, le trio est beaucoup moins gêné dans l’interprétation de Franz Schubert. Shani Diluka démontre si c’était à faire toute la délicatesse et toute la précision de son jeu, qualités qu’elle partage avec Gabriel Le Magadure et Camille Thomas. Le talent des artistes et leur complicité très visible permettent à la magie d’opérer.
Chacun retrouve dans ce trio de Franz Schubert une évocation : les cinéphiles ne pourront s’empêcher de penser au film Barry Lyndon de Stanley Kubrick dans le deuxième mouvement Andate con moto et les mélomanes entendront immanquablement une allusion au premier lied du Voyage d’hiver dans le dernier mouvement Allegro Moderato. Pour un concert d’ouverture, Ars Viva a placé la barre très haut… comme d’habitude !
Saison 2018 - Festival de Musique à La Turbie, les Musicales du Trophée
Les Musicales du Trophée Saisons 2017, Festival de musique à la Turbie
La Turbie - Musicales du Trophée - Site officiel
Schubert, Trio op. 100 - Andante con moto
Schubert, Trio op. 100 - Andante con moto Par le Trio Wanderer (Voyage d'hiver 2007 - Carte Blanche au Trio Wanderer, réalisation Jean-Pierre Barizien - CLC Productions)
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Live Video Recording from a recital at Joseph-Joachim-Saal, Universität der Künste, Berlin / December 11, 2011 ATOS Trio: Thomas Hoppe piano / Annette von Hehn, violin / Stefan Heinemeyer ...
Schubert, Trio N°.2 op.100 - IV Allegro moderato - ATOS Trio