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Blog de mes curiosités

[Patrimoine-Archives départementales] « On compte ses aïeux quand on ne compte plus »

[Patrimoine-Archives départementales] « On compte ses aïeux quand on ne compte plus »

Oui ! Vraiment j’exagère ! Au prétexte d’un débordement général l’an dernier jusqu’au mois de mai a succédé une phase de mutisme total alors que j’avais entamé un rattrapage général de mes pérégrinations artistiques et culturelles. Ce mutisme soudain s’explique par une mauvaise habitude qui m’est coutumière… l’irrépressible impulsion monomaniaque !

En clair, dès que je me découvre une activité qui me passionne, je ne me consacre qu’à ça. Cela peut aller d’un nouveau logiciel aux œuvres complètes d’un écrivain tombé dans l’oubli en passant par la musique traditionnelle du Kirghizstan ; je suis alors pris d’une passion dévorante, ogresque. Début juillet, alors que j’avais fermement l’intention de faire le tri dans mes souvenirs et de vous raconter par le menu le Festival Britten de Lyon du printemps 2014, les derniers potins glanés au festival de Cannes (et le déluge que nous nous sommes pris sur la tête) ou encore la représentation du Roy d’Ys d’Edouard Lalo à l’opéra de Marseille que j’attendais depuis des années, je suis tombé, par le plus grand des hasards, sur les registres d’état civil en ligne.

« Excellente chose ! » me suis-je immédiatement dit. Et n’écoutant que son envie soudaine de remonter ses racines profondes, Anthony Charles dont le pseudo est composé des prénoms de ses deux grands-pères, se plongea fort momentanément pensait-il, dans les actes d’état civil de ses lointains aïeux.

Ne sachant courir qu’un lièvre à la fois, j’ai décidé de « torcher » cela fort rapidement avant de revenir à mes occupations premières. Contrairement à Perette, point de châteaux en Espagne, je pensais retrouver facilement les quelques registres qui auraient échappé aux destructions de mes régions ancestrales d’invasion. Quatre mois plus tard, englué dans mes « Anne », mes « Marie », mes « Nicolas », mes « Barbe », mes « François », mes « Charles » et ma « Marie-Scholastique », je me retrouve l’heureux animateur de plus de 2000 ancêtres à qui patiemment je tente d’appliquer une date et un lieu de naissance, une date et un lieu de sépulture et une date de mariage. Et évidemment, étant fier disciple de Saint-Thomas, je ne suis satisfait que lorsque j’ai lu, de mes yeux lu, l’acte officiel.

Excellent exercice historique pour observer l’endogamie générale, les rites, les modes onomastiques, les références au passé, le passage d’une société rurale à une société industrielle puis à une société tertiarisée. Bercé par ma double appartenance au monde francophone (les Noisette, les Louvion, les Chèvre, les Lalaisse, les Artis, les Mirouel, etc.) et au monde germanophone (les Bumbieler, les Becker, les Oster, les Münch, les Bautz, les Krantz), je navigue au gré de ce qui m’a fait, moi, le francophone à l’esprit boche.

Sur les quelques 2000 personnes, quelques germaniques qui, comme Monsieur de Turenne, ont traversé le Rhin, un Autrichien et un Norvégien ballotés par les guerres du XVIIème siècle, deux sudistes de la même époque (Un Provençal et un Languedocien), le reste est bien campé sur les six départements des deux régions jumelles : l’Alsace et la Lorraine.

« On compte ses aïeux quand on ne compte plus » disait Châteaubriand. Je lui préfère décidément et définitivement Marcel Proust « Nous trouvons de tout dans notre mémoire ; elle est une espèce de pharmacie, de laboratoire de chimie, où on met au hasard la main tantôt sur une drogue calmante, tantôt sur un poison dangereux » … Tout dépend de l’humeur du moment !

[Patrimoine-Archives départementales] « On compte ses aïeux quand on ne compte plus »
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