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Blog de mes curiosités

[Théâtre – Théâtre Princesse Grace – Monaco] Embrassez qui vous voudrez …

[Théâtre – Théâtre Princesse Grace – Monaco] Embrassez qui vous voudrez …

Pierre Pradinas dans une interview à propos de son spectacle Embrassons-nous Folleville déclarait, « Pour qu’une comédie nous fasse rire, il faut qu’elle fasse référence à quelque chose qui nous concerne ». Je ne suis pas très concerné par le mariage en général et le mariage arrangé en particulier mais je doute que cela suffise à expliquer mon ennui. Quant au spectateur qui s’enflamme en affirmant dans sa critique que « Cette pièce vigoureuse est remarquablement mise en scène, les sautes d'humeur explosives des personnages surprennent le spectateur qui ne risque à aucun moment de s'endormir. », je suis au regret de lui annoncer que … je suis même allé jusqu’à piquer du nez.

Visiblement, je suis déçu de cette création pour ma première apparition au Théâtre Princesse Grace de Monaco alors je me suis longuement interrogé pour comprendre pourquoi la mise en scène de cette pièce de Labiche m’avait laissé plutôt de marbre.

Comme je ne suis pas très porté sur les quiproquos et les portes qui claquent, il faut que la mécanique soit particulièrement bien huilée, bien rythmée, bien dosée pour que je m’y intéresse. L’opéra Le Chapeau de Paille de Florence de Nino Rota d'après la comédie presqu’éponyme d'Eugène Labiche que j’ai vue au Teatro Carlo Felice de Genova en novembre 2007 en est le meilleur exemple. Le metteur en scène Damiano Michieletto avait transformé le chœur en farandole nuptiale et l’ingénieux dispositif scénique de Paolo Fantin avec sa maison-maquette en kit sur plateau tournant et murs amovibles nous livrait une version originale des portes qui claquent.

Pierre Pradinas nous offre son univers, ses lumières, ses costumes criards, ses perruques démentielles, ses maquillages outrés, sa troupe en grande forme. Le parti pris est d’abord burlesque et Romane Bohringer reprend la balle au bond et se lance dans un hilarant comique de répétition. Les vases se cassent, les lentilles volent entre Chatenay et Manicamp puis, soudain, Pierre Pradinas, oubliant la mécanique dynamique qui sied à ce genre théâtral, prend le parti de mettre en musique les situations à coup de chansons préenregistrées reprises … en play-back par les comédiens. Le comique de répétition aidant, il les multiplie jusqu’à l’excès.

Et tout s’écroule : loin de donner du rythme, la répétition de ces play-back le casse et finit par faire du parti pris de la pièce une sorte d’« attrape-tout » … qui m’a finalement coupé l’envie d’embrasser Folleville.

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