[Patrimoine] «Plus beaux villages de France» : Comme un loup dans la «Bernerie»

Pour faire une habile transition entre la fin des vacances et le début des ennuis, je vous invite à découvrir un autre de mes vices et à faire un détour par les plus beaux villages de France. Ne vous y trompez pas ! Je ne suis pas le fils de Pierre Bonte et encore moins un aficionados de Jean-Pierre Pernaud, j'essaie simplement d'introduire le loup patrimonial dans la «Bernerie» télévisuelle.

Le label «plus beaux villages de France» a été créé à l'initiative de Charles Ceyrac, alors maire de Collonges-la-Rouge (Corrèze), en 1982. L'objectif était de protéger et promouvoir le patrimoine remarquable des petites communes en évitant à la fois le village-musée sans âme et le parc d’attraction.

De soixante-six communes en 1982, l’association regroupe, aujourd’hui, cent cinquante-six villages répartis dans vingt et une régions et soixante-neuf départements. Toutes ces communes sont de dimension rurale (population agglomérée maximale de deux mille habitants) et possèdent au moins, sur leur territoire, deux sites ou monuments classés ou inscrits. Les communes labellisées ont signé une charte qualité favorisant la mise en valeur patrimoniale et environnementale des villages, l'accueil et l’accompagnement des visiteurs.

Vous trouvez donc dans un environnement à taille humaine un château, un prieuré, une crypte, un manoir, des habitations historiques valorisés par une communauté qui s'est soudée autour d'un projet.

Évidemment, tous les villages ne se ressemblent pas : certains sont pris d'assaut (Vézelay, Locronan, Domme, Conques, Saint-Guilhem-le-désert, Saint-Cyr-Lapopie, Riquewihr) quand d'autres sont hélas désertés (Belcastel, Noyers, Flavigny-sur-Ozerain, Saint-Eulalie-d'Olt, Najac), certains trouvent un équilibre entre développement et tourisme quand d'autres sont proches de la rupture avec l'installation de magasins pour bus à touristes, certains valorisent leur patrimoine à l'année quand d'autres vous indiquent un numéro de téléphone «au cas où».

Ils sont inégalement répartis sur le territoire et davantage concentrées, par définition, dans les terroirs ruraux du sud-ouest que dans les terres urbaines du Nord-Pas-de-Calais. La région Midi-Pyrénées est particulièrement bien représentée avec trente villages surtout situés dans les départements du Lot et de l'Aveyron.

Sur les trente-sept villages que j'ai visités jusqu'à présent, un seul site (Sixt-Fer-à-cheval) ne m'a pas convaincu. Je les ai découverts en toute quiétude mais quelle n'a pas été ma surprise en me retrouvant, cet été, à Beuvron-en-Auge dans le Calvados au milieu d'un car de touristes japonais à dix heures du matin . Il faut dire qu'entre le tour de France et le grand jeu-vote de Stéphane Bern sur la télévision publique, la médiatisation est en marche, en espérant qu'elle rende les gens curieux de ces petits écrins sans rompre leur fragile équilibre.